Moi je crois pas !
A travers 12 séquences commençant par l’anaphore Moi je crois pas !, l’auteur, Jean-Claude Grumberg, dresse le portrait au vitriol d’une France recroquevillée et « télé-gavée ».
Dans cette farce tragi-comique, Madame et Monsieur conjurent leur ennui familier par la dispute. L’un croit, l’autre croit pas.
Bataille en règle qui les tient vivants : ils s’affrontent comme deux pays en conflit ; avec le temps les ennemis oublient les raisons de la hargne, de la torture quotidienne.
Au-delà de la chronique des ravages du temps et de la routine sur la vie de couple, Grimberg croque avec délectation les singes sociétaux du nivellement par le bas, de l’appauvrissement intellectuel, de l’entre-soi, de la peur de l’autre, de l’abrutissement.
Et il faut admettre que ces deux-là sont champions en la matière.
Lui : aigri, colérique, paranoïaque, complotiste et accessoirement antisémite…
Elle : concon, nunuche, gnangnan et occasionnellement extra-lucide !
On peut y voir deux clowns monstrueux et caricaturaux mais l’habileté du dramaturge, c’est de ne pas cibler une catégorie sociale particulière. Trop facile.
Avec Laurent Menez et Emmanuelle Trégnier
Mise en scène : Emmanuelle Trégnier
Assistanat à la mise en scène : Christine Mariez
Scénographie et création lumière : Michel Druez
Création sonore : Fred Norguet