Anny Karenine (Fille de)

Compagnie Je garde le chien - Claire Diterzi
Dès 10 ans
Claire Diterzi
Jean-Christophe Londe
Production : La Pléiade
La Pléiade • Placement numéroté
1h30
Gamme : Catégorie 2

TOUT S’EFFACE AVEC MA MORT
 
Des phrases, comme des flèches, qui ont été le point de départ d’une envie puissante de créer un spectacle total où s’entrelacent composition musicale, voix chantées et voix parlées, vidéo, mais aussi une vraie puissance théâtrale. Ce spectacle, l’histoire d’Anny, fille d’Anna, commence là où le roman s’achève : par la mort d’Anna. 

Cette phrase, prononcée par Anna Karénine au chapitre XXIV du roman qui porte son nom, s’est imprimée en moi avec l’intensité d’un uppercut. Elle ne me laisse pas en paix. Comme si elle détenait un secret caché. En 2019, alors que je traversais la Russie à bord du transsibérien, j’ai relu passionnément le gros livre de Tolstoï. À mesure que l’immensité des passages et des paysages défilaient, cette phrase me hantait, mais à la fin du roman, je n’avais qu’une obsession : que se passe-t-il pour l’enfant d’Anna ? Pourquoi nous laisser dans une telle ignorance ? Et puis cette autre phrase, lancée comme une terrible prophétie au début du livre : Toutes les familles heureuses se ressemblent, mais chaque famille malheureuse l’est à sa façon.

 

Artiste inclassable, elle n'a pas sa langue dans sa proche et défend un parcours qu'elle a voulu aventureux et certainement pas linéaire. 
La Scène

Texte & musique, mise en scène : Claire Diterzi
Avec Claire Diterzi (voix et guitare), Virgine Colas (batterie, machines, thérémine), Martin Laskawiec (tenor), Cédric Lotterie (baryton), Lancelot Dubois (basse)
Création vidéo : Virgine Colas
Création lumière, régie lumière et vidéo : Vincent Idez
Création costumes : Kite Vollard
Création et régie son : Arnaud Viala
Régie générale : Marc Flichy
 

Production Cie & label : Je garde le chien · Claire Diterzi 
Administration : Sarah Petit Courson
Diffusion : Pascal Fauve, Prima donna 

La Compagnie Je garde le chien est conventionnée par la DRAC Centre-Val de Loire. 
Claire Diterzi est artiste associée à La Bouche d’air Nantes & Les Bains Douches Lignières-en-Berry.

Coproduction : La Comète – Scène nationale Châlons en Champagne, Théâtre de la Coupe d’Or – Scène conventionnée Rochefort-sur-Mer, Les Bains-Douches – SMAC Lignières-en-Berry, La Bouche d’air Nantes, Théâtre du Rond-Point Paris 8e, Abbaye de Noirlac – CCR Bruère-Allichamps, Théâtre Molière Sète – Scène nationale Archipel de Thau, Théâtre de Châtillon, Le Carré, Scène nationale-Centre d’art contemporain d’intérêt national Château-Gontier sur Mayenne

Soutien : Région Centre-Val de Loire, Ville de Tours, Ville de Joué-lès-Tours, ADAMI, Centre National de la Musique, SACEM, Spedidam
 

Portrait de Claire Diterzi
Jean-Christophe Londe

Claire Diterzi

Le parcours artistique de Claire Diterzi peut se lire comme une constante quête d’émancipation. Ce parcours débute à Tours - où elle est née en 1970 - au sein du collectif punk-rock Forguette Mi-Note, avec lequel elle sillonne les scènes alternatives européennes. 

Dans les années 1990, elle fonde le trio Dit Terzi, puis, au terme d’un compagnonnage de deux ans avec le chorégraphe Philippe Découflé, entame une carrière solo inaugurée par l’album Boucle (2006). Une carrière solo qui, très vite, cherche à rompre les us et coutumes du milieu musical, à échapper aux formatages industriels et institutionnels. Nourrie d’Arts, Claire Diterzi conçoit des œuvres qui se regardent avant de raisonner en termes d’«albums» et de «tournées» :
Tableau de chasse (créé au Théâtre de Chaillot en 2008), puis Rosa la Rouge (où elle incarne Rosa Luxembourg dans une mise en scène de Marcial Di Fonzo Bo créée au Théâtre du Rond-Point en 2010) témoignent d’un désir singulier de «placer les chansons dans l’espace», et constituent les premiers jalons d’un théâtre musical d’un genre nouveau, décomplexé et hardi. Un théâtre musical qui s’est affiné au contact des gens de théâtre, des chorégraphes, des écrivains, des plasticiens et des cinéastes, et dont les fortes figures féminines qui le jalonnent – de Calamity Jane à Tassadite, sa récente héroïne kabylo-ivryenne, en passant par Sarah Kane et Rosa Luxembourg – disent assez le goût de la liberté. 

C’est ainsi qu’en 2014, peu après son retour de la Villa Médicis, où elle a été la première musicienne non « savante » à être admise, elle crée sa propre compagnie, Je garde le chien. Après 69 battements par minute, spectacle crée à partir de textes de Rodrigo Garcia au Théâtre des Bouffes du Nord (2015), qui donnera lieu à un Journal de création présenté sur de nombreuses scènes hexagonales (du festival Mythos à Rennes à celui d’Avignon), viendra en 2018 L’Arbre en poche : une très libre adaptation du Baron perché d’Italo Calvino, intégrant un contre-ténor et un ensemble de percussions interprétant notamment une pièce du compositeur Francesco Filidei, dont elle co-signe la mise en scène avec Frédéric Hocké. 

En 2022, De Bejaïa à… (créé au Théâtre Molière de Sète) et Puisque c’est comme ça je vais faire un opéra toute seule, son premier spectacle jeune public (commande du CDN de Sartrouville), sont les dernières étapes en date de ce parcours qui prend un malin plaisir à déjouer les catégories esthétiques. 

Un parcours en marge duquel Diterzi continue de cultiver une manière bien à elle d’aller vers les gens : en témoignent son Diterzi Symphonique une version orchestrale de son répertoire qu’elle interprète avec environ 45 musiciens professionnels tout comme des grands élèves de conservatoire mais aussi ses Concert à table, en duo avec le percussionniste Stéphane Garin/Lou Renaud- Bailly, qui se déclinent dans une grande variété de contextes : chez l’habitant, en prison, dans un jardin ou un EHPAD…